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Où-est-charlie?

19 février 2012

Aux fleurs du vivant

L’ENVIE D’ETRE UNE FLEUR

 

 

L’envie d’être une fleur, d’aller puiser avec nos racines, loin, profond dans l’essentiel. L’envie de vivre intensément. L’envie que la Source nous inonde, nous abreuve. Qu’elle emplisse nos cœurs, qu’elle traverse nos corps, qu’elle ressorte de nos pores. Eclore, éclore à la fleur que nous sommes. Eclore à notre destinée, tel le gland qui se transforme en chêne.

 

Recevoir pour donner. Nous nourrir pour abreuvoir. Apprendre pour servir. Puiser dans les sels de la Terre, s’immerger dans la Source du Gange. S’étourdir par la grandeur de la Vie.

 

Puis voler librement, emplit de liberté, pour se poser à sa juste place. Offrir les talents que l’on a reçus et qui ne demande que cela. Honorer la Vie de son cadeau permanent. Donner encore et encore éperdument, donner par gratitude pour le cadeau infini qu’est la Vie. Donner pour la beauté, dans la beauté.

 

Une fleur

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15 février 2011

BACK HOME !

Il y a 5 jours de ça, je prenais le train pour quitter le Kerala et me rediriger vers Delhi, lieu de mon envol pour rentrer à la maison. Je me fascine pour le dernier coucher de soleil au dessus de la nature tropicale. La lumière orangée tapisse les rizières, cocotiers, et bananiers. A la porte, l'air chaud se glisse sur mon corps, rafraîchi ma transpiration. Je regarde le train percer l'horizon, donner la direction. Je ne peux que remercier la vie pour cette beauté, et remercier d'avoir pu vivre cette si belle experience. Un voyage, une fois de plus. Etre confronté à la différence, à la découverte d'une nouvelle culture, de nouveaux paysages, de nouvelles sensations. Etre pris dans la tourbillon de l'Inde, dans sa folie. Assis chez mon frère à Paris à écrire ces quelques lignes, le silence me fait étrange. Une vie sur la pointe des pieds, c'est l'impression que j'ai aujourd'hui sur notre culture et notre politesse après l’expérience brute de l'inde. Là-bas, on ne dit pas merci, chacun fait son devoir. On ne demande pas au gens de se pousser, on s'assoit, c'est naturel, légitime dans une population si dense. On ne s'excuse pas de vivre, de faire du bruit, d'être là. Le silence est rare alors j'ai appris par nécessité à le trouver en moi, a être en paix au milieu du trafic, à méditer au milieu du mouvement. Aujourd'hui, c'est comme si Paris manquait d'épices... amusant.

Le Kerala a cette magie tropicale, l'intensité d'une nature abondante. A l'aurore, les oiseaux hurlent la journée qui s'annonce. La chaleur vient vite, la transpiration coule sur nos corps sans efforts. Même la mer est parait-il trop dangereuse pour s'y baigner.  Et au milieu de cette force, il y a tout de même l'amour et la quiétude. L'ashram d'Amma est au bord de l'océan. Plus d'un millier de personnes sont rassemblées autour d'Elle et pourtant, l'ambiance est légère, propice au recueillement et à la dévotion, les journées sont magiques. Méditer, Chanter, se relaxer, aider l'ashram dans son fonctionnement et surtout se laisser entraîner par le courant, par la compassion débordante d'Amma qui lui fait embrasser le monde, construire des maisons aux sinistrés des catastrophes, construire des écoles (des universités même!) et des hôpitaux aux abords de l'asrham. De l'Amour en action, dans la matière, pour la délivrance de chacun. Ca me redonne de l'espoir, ca repousse le renoncement que je sens parfois s'installer avec l'âge.

Mais lorsque je ferme les yeux aujourdh'ui, c'est une autre femme qui m'apparait. Sri Siva Sakti Ammaiyar, ce petit bout de silence. Pourquoi une personne, un maître plus qu'un autre résonne en vous? Une vibration, qui pénètre la votre et vous calme, vous apaise, vous guérit, vous aime. C'est ce que je ressens lorsque je suis en présence de cette femme, je ressens ses années de méditations, de silence et à travers cela sa connexion à l'amour divin qui la traverse, qu'elle porte et qu'elle redonne. C'est une petite femme, mysterieuse et si forte à la fois. Après la mort de son mari, elle est partie méditer de nombreuses années sur une montagne du sud du Tamil Nadu avant de venir à Tiruvanamalai et qu'un ashram soit créer. C'est ici à Tiruvanamalai où, presque chaque matin, j'allais au Darshan. J'aimais y venir en avance pour méditer et subitement, quelque chose me faisait ouvrir les yeux et Sri Siva Sakti Ammaiyar était là, à nous regarder, à nous donner son amour, à rayonner. Tiruvanamalai aussi a quelque chose de magique. Certains l'attribuent à la montagne. Je me demande parfois si ce n'est pas la concentration de maitres et de chercheurs qui créent cette énergie qui vous fait coller à l'endroit. Peu importe, ce qu'il s'y vit est fort.

Alors après tout cela je me sens rempli, heureux, prêt à repartir, a mordre d'avantage dans la vie, à profiter de ce voyage éternel, si magnifique. Prêt à vivre, à chaque instant. Je suis content d'être là, de retour, de ne pas savoir ce que la vie me réserve et d'être ouvert et curieux de ses milles surprises. Je suis heureux de vivre.

27 janvier 2011

Quelques milliers de kilometres plus bas ...

J'ai bien falli ne pas sauter dans le train. Devais-je vraiment quitter Varanasi en ce 31 decembre ou bien tout simplement profiter d'une agreable soiree avec les amis rencontres? Mais l'appel des monasteres de Bodhgaya s'est fait sentir, ne laissant plus de place au doute. Dans le train, je rencontre un couple d'americain sur les routes du monde. Ils etaient en Europe et en France les mois precedent et c'etaient arrete a ... La Borie Noble et Longo Mai!  Une fois de plus, les communautes sont invites sont la table des discussions!

Je cherche a me loger, marchant dans les rues de Bodhgaya lorsque les feux d'artifice eclatent et offrent leur lumiere furtive aux chemins obscurs. J'apercois un moine tibetain a travers une grille et me renseigne aupres de lui lorsqu'une moto s'arrete. Il s'agit du fils du proprietaire du lieu, ils n'ont plus de chambre, mais il me prette la sienne et dort avec son frere ;-). Le lendemain, le matin m'appelle a la decouverte de la ville et mes pas me guident jusqu'au MahaBodhi Temple. Il y a une sacre foule, je tourne autour du temple et m'arrete dans l'air reserve aux ... tiens, etrange... aux "westeners". Je commence a me dire qu'il soit se passer quelque chose... J'entends parler francais et je demande, confessant que je "debarque"... Et pour dire, les milliers de pelerins presents ici ne sont venus que pour cela, l'annuel Mounlam de la tradition Kagyu qui fait cette annee office de celebration pour les 900 ans du premier Karmapa. Autant vous dire que c'est la fete. Bodhgaya, ce n'est pas tous les jours comme ca, avec des milliers de moines des quatres coins de l'inde! Je medite et prie avec l'assemblee. Le mounlam consiste a envoye ses voeux a tous les etres que nous souhaitons, proches ou non, bien-aimes, souffrants et malheureux, a prier pour la paix dans le monde. La ville est tellement bonde que je renonce a la decouverte des differents monasteres, je reste en compagnie des anges qui m'ont accueillis. Ils me guideront meme jusqu'a la benedition du Karmapa en personne.

Puis c'est le moment de la grande descente, 2 jours de trains pour atteindre les environs de l'utopie Aurovillienne. Le temps se rechauffent, le vent souffle dans les palmiers. A mon arrive a iIllupuram, une derniere pluie vient de s'abattre. L'humidite et la chaleur me replonge dans l'ambiance tropicale du Togo. Telle une madeleine de Proust, les souvenirs refont surface et me troublent : je sens l"Afrique et vois l'Inde... Un premier Masala dosa pour reprendre des forces, exquis ; puis la course en bus la plus folle et dangereuse de ma vie et me voila a Pondicherry, le petite francaise de l'Inde. Et effectivement, Pondi a un petit parfum occidentale parce que un peu plus propre, plus riche. Les femmes portent de beaux Sari, il y a de nombreux magasins diversifies (on ne se limite plus aux epiceries et vendeurs de cartes de telephones, ca va jusqu'au mixeur d'une cuisine toute equipee), ll y a meme des trottoirs. Excusez le peu mais pour moi, il s'agit du detail qui me ramene a la civilisation (il s'agit d'une seconde madeleine rappelant les trottoirs marocains apres l'Afrique noire).

A Auroville, je compte participer au projet de Sadhana Forest en tant que volontaire. Mais mon arrive est bousculante puisqu'on me demande de rester un mois, ou de partir ...  J'avais pourtant ecrit au prealable et eu une faveur de 15 jours, passee aux oubliettes ... " Should I stay or should i go..." La communaute comme il l'appelle - je dirais le camp de volontaires puisqu'une seule famille y vis- est important, il y a 125 personnes, et je suis tres curieux de voir comment cela fonctionne. Alors avec la compassion de la personne qui m'accueille nous effacons la question du temps pour un moment, m'integrant au lieu. Les premiers jours sont stimulants : chaque session de travail, dans la foret ou aux abords des besoins du quotidien est precede d'un grand cercle, de chants, de calins. L'energie es debordante et les "Workshop" en tout genre ne manquent pas : Danse, Capoeira, Permaculture, Communication non Violente, Partages...  Apres quelques jours, il devient meme difficile de garder le rythme, la fraicheur et l'enthousiasme, les rencontres n'en finissent pas et manquent de s'approfondir, la deception et resistance de certains m'influence, et les bacteries jubilent d'intestins en intestins. Je passe par des hauts et des bas et je ne suis pas le seul. Je m'accroche pour en comprendre la source. Je finis par m'apercevoir que je deviens consommateur, sucons de l'exterieur, attendant que mes manques soient comblees et ne sachant plus Etre. Les amities crees m'aident a regarder cela. Nous nous soutenons, nous encourageons a mediter, seule solution pour retrouver son equiibre dans le tourbillon. Le challenge devient interessant. Sadhana Forest commencet a bien porter son nom. Nous nous echappons regulierement dans les cafes aurovilliens confortable pour deguster des brownies et du cafe glace a la vanille, mmm... il suffit de penser en euro et c'est bon marche! Car Auroville ce n'est pas vraiment l'inde, c'est en Inde; mais je ne trouve pas que ce soit un mal. Les disciples internationnaux de Sri Aurobindo et de la Mere servent un beau projet aux valeurs universelles, spirituelles et fraternelles. Un projet qui va doucement, qui fait ce qu'il peut et c'est beau. Par exemple le Matri Madir, lieu de Meditation, coeur de la ville, incarnant son ame, a mis plus de trente ans de travail volontaire et de donations pour se construire. Le resultat (il n'est pas encore completement acheve, des plans pour les jardins sont en cours) est puissant.

Je continue ma route vers le second lieu responsable de ma curiosite indienne, Arunachala.
Arunachala est une montagne, incarnation de Siva, elle a attiree Ramana Mahashi dans ses grottes. Ce sage du 20eme siecle fait encore parler de lui. Il continue a questionner les chercheurs spirituels en invitant chacun a se demander : " Qui suis-je?' La montagne  continue d'attirer a son pied maitres et disciples. Des mon arrive, je m'y sens bien. Je sens mes plans m'envoler et le desir de me laisser guider. Combien de temps vais-je rester ici, que vis-je y faire ... Derniere chose amusante, alors que je lace mes chaussure, je leve la tete et, sous un chapeau blanc, une chevelure blonde m'intrigue " j'attendais de voir si t'allais reagir" me dit Celine, presque deux ans apres notre premier et derniere rencontre a la maison de l"harmonie. Benjamin est aussi la, avec elle.

29 décembre 2010

Varanasi

Je suis peu reste a Yatharth yoga ashram et vite parti pour Varanasi. Voyager en Inde n'est pas aussi facile que je l'avais imagine dans le sens ou il faut parfois reserver ses trajets longtemps a l'avance. En arrivant a Varanasi, c'est donc la premiere chose que je fais. Un bureau special pour touristes etrangers dispose de quotas qui permet d'avoir des reservations pour les jours qui suivent, pratique! J'avais donc de suite pris un billet pour lundi dernier en destination de Madras et pourtant, je n'ai pas bouge !

Varanasi, la ville en elle meme est folle, bruyante, poussiereuse, agitee, sans doute normal en fait... Enfinm ajoutez tout de meme au bruit des moteurs et des klaxons les groupes electrogenes des magasins ! Ce brouara est tellement intense qu'il peut ne devenir qu'un, tel le son d'une foret, d'un veritable organisme vivant. Avec de la distance, comme du haut d'un velo-ricksaw, c'est fascinant, tant que la concentration se ne perd pas et qu'on ne soit pas pris dans l'agitation du "traffic jam" eprouvant. Mais Varanasi, pour ce que j'y vis comme la plupart des touristes, ce sont surtout les Ghats, les marches sur le bord du gange, cet espace pieton et anime. C'est ici que dans la brume du matin, de nombreux indiens se purifient. C'est ici ou chaque soir les cloches appellent, les bougies brulent, les chants resonnent. Les ceremonies sont belles et populaires, la foule vient s'assoir au plus pres des jeunes bramanes qui adressent chants, prieres et flammes au Gange. La mort a Varanasi est consideree par les Hindoux comme une veritable liberation, celle qui permet de sortir du cycle des reincarnations. Pour se faire, les corps doivent etre brule afin d'etre libere de toutes leurs impuretes. Sur les ghats dedies aux cremations, l'ambiance est lourde, mystique et solennelle.

Et bien sur, Varanasi n'echappe pas au monde d'aujourd'hui. Haut lieu de pelerinage et de tourisme, elle est le theatre de cette articulation entre les traditions et la premiere des religions actuelles : l'argent. C'est ce que de nombreux occidentaux reprochent parfois, decus dans leur desir d'authenticite. Moi je trouve cela tres vrai, c'est ce qui est. Il y a la religion, le commerce, le commerce qui utilise la religion et parfois la religion qui fait commerce. L'Homme utilise les outils qu'il trouve pour sa survie materielle et spirituelle, choisissant de quel cote il veut faire pencher la balance sans que les frontieres soient toujours claires. On voudraient que les frontieres soient claires, definies, comme de nombreuses choses dans nos vies, mais elles ne sont que des lieux de passages.  On voudrait voir des frontieres claires pour pouvoir s'appuyer dessus mais ici, le choix est libre a chacun. Je sens une grande ouverture et une grande tolerance de ce fait chez les indiens. Je les vois faire face a de nombreuses situations dans le detachement. Meme lorsqu'ils se mettent en colere, ils me semblent jouer.  Ils me montrent a quel point je suis sentimental, sensible et donc souffrant. Et je pense que c'est une caracteristique heritee de ma culture, du peu d'interactions (comparativement a toutes celles qui se jouent ici) qui donnent alors beaucoup d'importances a celles qui se placent. J'apprends a jouer moi aussi, avec la vie, pas besoin d'en faire un melodrame ;-)

Donc dans tout ca je me sens bien. D'autant plus que je suis dans une sympathique petite Guest House pas chere sur les bords du Gange. Je peux faire mon yoga au coeur de l'ambiance matinale. Je rencontre de nombreux routards sympathiques. Cette base de replis agreable mais tout de meme proche de ce qui ce vis ici me donne la force d'aller vers la decouverte. Et une des dernieres qui me procure beaucoup de joie ces jours-ci, ce sont les cours d'Harmonium et de chant que je prends ! Je profite de sentir le souffle en moi, les vibrations des notes et de travailler la justesse de ma voix (aie!).
Hari Om Namah Sivaya

20 décembre 2010

Baba Chandra Swamiji et Haridwar

Je pars a quelques heures de Rishikesh pour Domet, ou se trouve l'ashram de Chadra Swami. Ce vieux bonhomme est en silence depuis ... 26 ans ! Autant que mon existence! L'ashram est dans un endroit tranquille et, je m'en rends compte lors de ma premiere ballade, magnifique! Un petit chemin longe la Yamuna, qui semble un peu maigrichone pour le deuxieme fleuve de l'inde. Cette petitesse serait le reflet de la penurie d'eau qui s'anonce pour l'inde. L'ashram est donc tres precautionneux de sa consommation, ayant conscience que des millions de gens vivent de cette eaux. Et cette Yamuna, au pied de petites montagnes, ornee de petites parcelles de cultures, me seduit.

Les temps a l'asrham se composent de meditations - quatre heures par jour tout de meme, dont la premiere est a quatre heure et demi du mat', mieux vaut etre bien reveille!-  et, de bon temps. Un moine en silence, on peut s'imaginer ca austere. Sauf que Swamiji est un comique, il aime rire, partager son bonheur et faire de nombreuses plaisanteries. Lors du premier Darshan auquel j'ai assiste, il n'a pas arrete de parler de chocolat, ca a ete le theme recurrent des trois premiers jours. Decidement il y a vraiment quelque chose avec le chocolat dans les monasteres! Enfin, il faut dire que l'ashram est tres frequente par des fideles francais, qui y passent de long moments, reviennent regulierement et ce depuis parfois des dizaines d'annees. Alors, c est surtout de notre addiction dont il joue. Enfin voila, Swamiji c'est un peu notre Papi autour duquel nous sommes reunis (une petite cinquantaine de personnes), plein d'affection, tout autant qu'il en a pour nous. Il fait meme le service des prasad (dessert) le midi, je vous jure que ca fait fondre. J'ai senti la sagesse de l'homme qui prend plaisir a vivre - a s'amuser avec la vie - tout en etant pleinement dans la communion.

Apres une petite semaine je pars pour Haridwar, cite sainte ou se passe de belles ceremonies parait-il. C'est aussi dans un quartier de cette ville que le corps d'Anandamayee Ma reside dans son temple. Je suis agreablement surpris par la ville, surpris de m'y sentir bien. L'ambiance est touristique pour ce haut lieu de pelerinage, mais c'est un tourisme pour indiens, non pas d'occidentaux. J'ai la paix et j'admire ce qui se passe. On m'avait parle des nombreuses loupiotes a la tombee de la nuit lors de l'Arati, le moment incontournable. Je rencontre Narayan de Calcutta avec qui je passe la ceremonie. Assis sur les ghats de Gange, c'est apres un nombre de petites scenes que je comprends et que je suis saisi. Les personnes autour de moi sont de l'inde entiere, elles viennent ici pour jeter des fleurs a l'eau pour leurs parents, enfants, famille, pour prendre un bain sacre. Je realise la ferveur de la foi indienne lorsque je vois ce couple age, se mettre a l'eau au dela des epreuves : leur corps raidit par l'age et la grande fraicheur de l'eau. Et rien y fait, ce sera jusque la tete passe sous l'eau, immersion totale. Par generosite, ils arrosent ceux qui n'osent pas prendre leur place. Le gange est considere comme la Mere Divine. Ce n'est pas une statue qui est veneree ici, c'est la source meme de la vie pour l'Inde entiere, de l'eau. De l'eau qui est veneree, respectee, remerciee. Je realise alors quelque chose qui m'avait echappe jusque la sous les efigies de Vishnou, Krishna, Shiva et bien d'autres. La religion ici est aussi directement reliee aux conditions primordiale de la vie. Autre exemple, le Gayatri mantra qui resonne de partout, dans chaque ruelle de chaque ville et qui est un hommage au soleil...

Haridwar a aussi ete le lieu d'une retrouvaille avec Martin. Malgre un cocart de prof deYoga improvise sur la plage qui s'est pris un pied dans l'oeil, il profite bien de l'inde et se consacre au Yoga.

Cet apres midi, je fais un petit bapteme en train, le fameux, l'incontournable dont on parle tant, long, eprouvant, parfois dangereux, mais magique... Je pars pour http://yatharthyogashram.org/

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10 décembre 2010

Birthday in Rishikesh

Il m'aura fallu bien une semaine pour arriver. Lacher mes peurs et me laisser aller au rythme de la vie a Rishikesh. Les premiers jours a Delhi ont ete un peu rudes et ont seme doutes et mefiance. Etait-ce vraiment ce que j avais a faire, venir en Inde? Arrive a Rishikesh, l'ambiance est plus calme. La ville se tient au cote du Gange, lui rendant homage. Et pourtant je met du temps a me laisser penetrer. Je suis retenu par l'apparence fortement touristique du lieu. Je doute : ville sainte ou travestie? Authenticite ou attrappe-touristes? L'offre de yoga, massage et panchakarma reflete ce versant. Et on vous le dira, c'est un supermarche, on peut se perdre dans ses rayons.

Alors, alors ... je fais du yoga, je me ballade ... ouef, j'ai cette insatisfaction, ce n'est pas vraiment ce que je suis venu chercher. Mais qu'est-ce que je suis venu chercher? Puis-je l'identifier? Attendre quelque chose, et sans pouvoir le nommer. Attendre la surprise, la revelation. Attendre. N'est-ce pas attendre ... d'etre decu ?!

Et puis ... laisser le temps au temps.

Je peux dire que je suis arrive apres avoir vecu une satsang a l'ashram de Sivananda. J'ai vu, j'ai senti, j'ai pu rentrer en moi parmis d'autres confreres que la soif spirituelle poussent a en faire autant, et meme bien plus! Je retrouve dans cet ashram la force de la meditation, de l'abandon a Dieu, de l'engagement dans une pratique, la profondeur de l'essentiel. Hare Rama!

A partir de ce moment, le voile s'est mis a glisser lentement de mon regard et de mon esprit pour apprecier la beaute. Le retour de nuit est un de mes moments favoris : les lumieres de la ville se refletent sur le Gange, le vent ride sa surface et souffle fort sur la passerelle que je traverse avec joie. Je me blottis dans ma couverture et ris de cette danse. Et au quotidien ce sont de petites scenes, auxquelles je peux etre sensible et qui me font m'unir, vibrer dans la joie. Je commence a voir et apprecier lámbiance indienne. La beaute de regards, le salut sincere de personnes que je croise chaque jour, la presence des vaches au milieu des rues, si belles. Savez-vous qu'elles raffolent des peaux de bananes? Ici pas besoin de composteur ! La tenue et l'expression des singes qui me rappelle etrangement ... et leur malice, quel malice, ah ici ils ne mourront pas de faim! Et le plaisir de faire des rencontres est dorenavent bel et bien la. L'envie d aller de l'avant, de decouvrir avec cette joie de l'enfant, de ne plus penser a ce qui aurait du etre fait. Maintenant, je suis la. Et il est si agreable de se satifaire du present.

Aujourd'hui, c'est mon anniversaire. J'y ai pense ces derniers jours et chaque fois, cela ma faisait revenir au moment present. "Birth-day", mais ma naissance est a chaque moment. A chaque pas, a chaque respiration je peux renaitre, toucher la joie qui est en moi, la joie d'etre la, en vie, de sentir la vie en moi, de sentir la magie de cette fraicheur dans les narines, la magie de ma poitrine qui s'ouvre, la magie d'un plat que l'univers tout entier a reunit ici. Alors "No Party", je savoure juste chaque instant, car chaque instant est un cadeau. Merci !

Et merci aux amis qui sont la, avec qui je partage ce quotidien et cette aventure commune du voyage. De voir leur passion, leurs yeux petillants, de ressentir leur soutient, ils ne le savent pas mais Marius, Ema, Hiro, Jocelyn et tant d'autres m'ont aide a revenir. Tiens pour mon anniversaire, je vais leur faire ce cadeau, je vais leur dire...

Je vous embrasse,
Charlie

23 novembre 2010

Nouveau départ pour moment présent !

Et c'est reparti !

Je ne l'aurais pas cru même il y a quelques semaines. L'Afrique m'avait donné envie de planter mes racines, et la destinée m'a offert ce cadeau à la maison de l'harmonie. Un cadeau permanent, qui se déballe au fil du temps, aux richesses profondes. Un cadeau qui m'a transformé, qui m'a ouvert de nouvelles perspectives, un engagement dans lequel je puisse m'éveiller. C'est aussi un goût plus adulte, celui de la construction, de la confrontation des envies au réel, rehaussé par sa vocation communautaire. Alors jusque là, mon voyage était là, ancré dans mes frères et soeurs co-pratiquants de la maison, ancré dans ce jardin du Loir et Cher, ancré dans la création de ce lieu d'accueil, dans ce rêve d'un lieu de paix où ceux qui le souhaitent pourraient ouvrir leur coeur sans crainte et renaître à la vie. Ancré dans un acte de  générosité, le don de Philippe et le don de notre vie. Ce rêve dans le quotidien, m'échappe parfois. Et pour qu'il soit encore en moi...

Le dernier mois que Jeanne, Manu et moi avons passé en partie ensemble m'a donné une soif qui me pousse jusqu'en Inde. Je ressens que j'ai besoin de l'inspiration à laquelle j'ai pu goûté en terrain nouveau à La Branche, au forum Terre du Ciel ou à l'Institut Karma Ling. L'inde m'a souvent appelé dans mes moments de doute. Mais elle avait la voix d'une sirène qui voulait me distraire, une voix qui aurait voulu détourner mon regard si je l'avais considéré, une voix qui voulait me perdre. Ce n’était pas celle de la sagesse, c'était celle de la fuite, du "c'est mieux ailleurs". Elle n'était jamais sincère, profonde. Aujourdh'ui c'est différent, cette voix est à sa place, en son temps, elle peut prendre tout son espace.

Alors chers amis, pardonnez-moi si je brise certains de mes engagements pour cet hiver, c'est pour mieux vous revenir. C'est pour mieux me revenir, m'être d'avantage fidèle, pouvoir m'écouter afin de continuer à donner le meilleur de moi-même.

Je vous aime,

Puissions nous embrasser le monde, Puissions nous aimer au delà de tout!

Et une pensée particulière pour ma maman, qui une fois de plus me laisse partir et me soutient malgré ses inquiétudes.

 

 

16 mars 2010

Le voyage est permanent

"Je revais d'un jardin, d'un petit bout de rien,
et ce que la vie m'a apporté, je n'pouvais l'imaginer.
Il suffit parfois de s'retourner, de souvenir où on était,
Regarder ce chemin, qui nous a amené si loin"

et les aventures continuent sur weareoneinharmony.wordpress.com

25 novembre 2008

Ô triste Paris!

Je l'a connais, j'y ai grandi ou presque, y ai fait mes études, apprécié sa culture. Mais l'épreuve du métro est dure en ce lundi soir. Je me sens si seul au milieux de la foule. Je regarde les gens qui ne se regardent pas, les traits tirés. Sans doute sont-ils fatigués par la réalité citadine. Je suis presque pris d'une angoisse, je ressens comme une peur chez mes confrères qui finit par m'atteindre. Où est donc toute la force, tout l'amour que j'ai pu recevoir et donner lors de cette aventure. Soudain envolé dans cet univers de grisaille. Je me faufile entre les gouttes, entre les gens; entre les fous, les mendiants et les travailleurs. Je respire cet air odoré propre à Paris et soudain j'ai le souvenir des déjeuners chez ma tante - mes premières instrusions dans la capitale, et le goût des chouquettes qui me revient en bouche. La nuit est tombée, et peut-être ne m'aide-t-elle pas à voir la lumière. Cette lumière, celle de chaque instant, présent dans chaque être et chaque chose. Les arbres eux aussi ont l'air si malheureux, luttant contre cet environnement hostile; mourrant, asphixié.
J'arrive sur les marches de l'appartement de mon frère et ma soeur. J'attends. Je pleure.
Je sais qu'il s'agit du choc, d'un passage trop radical. Un peu de patience et les habitudes reviendront. Moi aussi je ne regarderai plus les gens, je courrais après mon train, je m'émerveillerai  devant le reflet du canal st Martin.
Pourtant à chaque sortie, cette sensation persiste. Je me rends à la conclusion que, cette vie n'est plus faite pour moi. Je suis allé trop loin, trop loin dans ce que je désirais profondément. La quiétude et la sérénité de la nature, la simplicité de vie et son rythme lent, mais sûr. C'est en moi, c'est un besoin, un besoin fidèle pour être moi même et être ce que je veux être. N'était-ce pas ce que je recherchais?.. Bien sûr que si! Comme je le souhaitais, et comme le dit Marcel Marechal, je ne me suis que rapproché de ce qui m'attend. J'ai pris mon chemin.

Alors avant que je ne reparte dans la richesse des campagnes, que je ne continue mon voyage dans les friches, faites comme les amis qui me font savoir pourquoi je suis là : Retrouvons-nous, car quel plaisir!
A bientôt!

27 octobre 2008

Sur la route des arcs en ciel

De nombreuses choses ce sont passees ces 4 derniers mois. Une remontee non sans aventures, une retrouvaille furtive avec la famille le temps d'un beau mariage et puis c'est reparti. Direction la Serbie avec quelques amis pour une rencontre des combattants de l'arc en ciel. La roumanie avec Brice, Gueno, Sarah, Christina Doro et bien d'autres. Puis la Bulgarie, encore avec des aspirants d'une autre vie, d'un autre monde, d'autres rapports. J'ai ensuite pris mon ticket pour la sunshine house en Grece : lectures, meditation, yoga... J'y rencontre Jacky et Sandra, nous embarquons pour Istanbul.
D'ici, je commence a prendre la route du retour des aujourd'hui. L'envie de retrouver ses racines, de construires quequechose dans la culture et les paysages qui m'ont fait pousse. Je compte poser mes bagages, ou du moins reduire la distance de mes aventures aux alentours de noel. Alors a bientot!

De gauche a droite : Sandra, Guen a qui nous fetons l'anniversaire, Jacky et Marc. Basilico, Grece, Evia island

ps : j'ai ajoute le lien de mark et guen, notamment si vous desirez voir plus de photos. Il y a des perles... markandguen.wordpress.com

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