Ô triste Paris!
Je l'a connais, j'y ai grandi ou presque, y ai fait mes études, apprécié sa culture. Mais l'épreuve du métro est dure en ce lundi soir. Je me sens si seul au milieux de la foule. Je regarde les gens qui ne se regardent pas, les traits tirés. Sans doute sont-ils fatigués par la réalité citadine. Je suis presque pris d'une angoisse, je ressens comme une peur chez mes confrères qui finit par m'atteindre. Où est donc toute la force, tout l'amour que j'ai pu recevoir et donner lors de cette aventure. Soudain envolé dans cet univers de grisaille. Je me faufile entre les gouttes, entre les gens; entre les fous, les mendiants et les travailleurs. Je respire cet air odoré propre à Paris et soudain j'ai le souvenir des déjeuners chez ma tante - mes premières instrusions dans la capitale, et le goût des chouquettes qui me revient en bouche. La nuit est tombée, et peut-être ne m'aide-t-elle pas à voir la lumière. Cette lumière, celle de chaque instant, présent dans chaque être et chaque chose. Les arbres eux aussi ont l'air si malheureux, luttant contre cet environnement hostile; mourrant, asphixié.
J'arrive sur les marches de l'appartement de mon frère et ma soeur. J'attends. Je pleure.
Je sais qu'il s'agit du choc, d'un passage trop radical. Un peu de patience et les habitudes reviendront. Moi aussi je ne regarderai plus les gens, je courrais après mon train, je m'émerveillerai devant le reflet du canal st Martin.
Pourtant à chaque sortie, cette sensation persiste. Je me rends à la conclusion que, cette vie n'est plus faite pour moi. Je suis allé trop loin, trop loin dans ce que je désirais profondément. La quiétude et la sérénité de la nature, la simplicité de vie et son rythme lent, mais sûr. C'est en moi, c'est un besoin, un besoin fidèle pour être moi même et être ce que je veux être. N'était-ce pas ce que je recherchais?.. Bien sûr que si! Comme je le souhaitais, et comme le dit Marcel Marechal, je ne me suis que rapproché de ce qui m'attend. J'ai pris mon chemin.
Alors avant que je ne reparte dans la richesse des campagnes, que je ne continue mon voyage dans les friches, faites comme les amis qui me font savoir pourquoi je suis là : Retrouvons-nous, car quel plaisir!
A bientôt!