En attendant la pluie...
Alors que je m'apprêtais à courir vers le Togo, à Diébougou un instituteur nous demande si nous sommes des italiens. Surpris car ce n'est pas la première fois, nous apprenons que des voisins européens participent à un projet de recherche en agriculture à 5 kilomètre d'ici. L'italie résonne dans l'oreille de Guillaume, l'agriculture dans la mienne même si je garde une réserve: les Burkinabés ont-ils vraiment quelquechose à apprendre en matière d'agriculture?
Trois semaine plus tard, je suis encore au centre Ghélawé. Un chantier d'insertion qui ne dit pas son nom où l'ambition est d'établir un centre de formation en agriculture biologique et en élevage. Un nouveau jardin est en cours de réalisation, mais aucun technicien n'est présent. C'est avec plaisir que j'apporte le peu que je sais. Et c'est surtout avec plaisir que je vis avec Angel, Maminata, Sieux, Kévin, Ahmed, Caroline, Issa. Sami, Térémi et leur petite fille de 6 Pélagie illustrent bien le centre : un jeune couple qui galèrerait probablement comme le peuple et la jeunesse Burkinabée, à la recherche d'argent et d'avenir et qui ici, peut apprendre, vivre et surtout rire ensemble...
Cette collectivité, ce Burkina en transition me plaît. Il est difficile de descendre du train. La préparation du jardin tarde dans l'attente de la pluie. Difficile de ne pas se laisser embarquer dans les activités qui s'enchaînent : construction du poulailler, du four, préparation des semis, des grandes cultures. Mais c'est décidé, je ne tarderais pas même si pour la première fois, à l'invitation que l'on me fait de revenir, j'y songe sérieusement.